AVRIL 2017

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Bardala est un village palestinien au nord de la Vallée du Jourdain qui dépend de l’agriculture. Pour revenir à l’histoire qui lie Bardala et l’eau, il faut remonter à l’an 1964. Plus de 500 personnes vivaient dans ce village. Cette même année, durant la gouvernance jordanienne, les villageois demandèrent la permission de creuser un puits qu’ils fixèrent à une source d’eau se situant dans les environs et ceux dans l’objectif de renforcer le secteur agricole.

À cette époque, les sources d’eau procuraient plus de 200 mètres cubes par heure. Le gouvernement jordanien autorisa le permis de construction d’un puits d’une profondeur de 67 mètres. Ce puits a été construit grâce au travail collectif des familles du village de Bardala. Il permettait aux villageois de se procurer 300 mètres cubes d’eau par heure en fonctionnant avec un moteur à diesel puisqu’il n’y avait pas d’électricité à cette époque. Cette situation changea dès 1967 en raison de l’invasion et de l’occupation d’Israël dans la Ci-Jordanie. En effet, les villageois sont devenus les cibles de la police oppressive israélienne qui forçaient les habitants à s’éloigner de leur terre en les faisant quitter leur village. Cependant, certaines personnes ont résisté en restant au village et ceux malgré les épreuves qui leur étaient imposées par Israël. De part ce choix de résistance, ces villageois n’ont cessé de se faire menacer par l’armée israélienne. Suivant cette stratégie, le gouvernement d’occupation et la compagnie israélienne Makarot ont construit plusieurs puits de 300 mètres de profondeur à l’intérieur même du village. Ces puits se trouvent à 200 mètres du puits originel de 1967 qui avait été construit par les villageois.

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En 1974, l’ « administration civile » israélienne et Makarot usèrent de pression sur le chef du village pour que celui-ci condamne le puits palestinien. En échange de sa fermeture, ils accordaient de fournir 240 mètres cubes par heure au village qui n’eut pas d’autre choix que celui d’accepter.

Cependant, en 2006, Makarot viola cet accord en ne fournissant plus que 60 mètres cubes par heure au lieu des 240 mètres cubes qu’il avait convenu.

Une grande détresse s’abattu sur les villageois puisqu’ils étaient obligé de trouver d’autre moyen pour avoir accès à l’eau dont ils avaient besoin pour vivre. Ils se voyaient dans l’obligation d’acheter de l’eau et de lutter pour survivre. Pourtant, chaque puits israélien produit plus de 800 mètres cubes d’eau. Cette lutte pour survivre s’explique par le fait que cette eau est uniquement destinée aux colonies israéliennes.

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Le village a connu une expansion et donc en parallèle, la demande d’eau à augmenté. Aujourd’hui, plus de 5000 Palestiniens vivent à Bardala. Dans quel mesure Israël peut-il décider que les locaux palestiniens, propriétaires de la terre n’ont aucun droit –ni accès- sur leur eau tout en offrant cette même eau aux israéliens qui vivent dans des colonies qui ont été volées par force aux palestiniens ? Bardala et son eau est un exemple criant des politiques racistes que fait subir Israël aux palestiniens et ceux dans le but de rendre leur vie impossible. L’objectif étant de les faire partir de leur village pour leur voler toujours plus de leurs terres.

Il y a quelques jours, l’ « administration civile » israélienne a attaqué le village de Bardala tout en prévenant les locaux qu’ils allaient fermer toutes les sorties d’eau.

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Aujourd’hui la force de l’armée israélienne et l’ « administration civile » ont attaqué le village avec 40 bulldozers ainsi que 40 soldats. Ils ont détruit le pipeline principal –transport par canalisation- qui procurait de l’eau aux fermes palestiniennes. Ils ont également exproprié 168 mètres de tuyaux en acier qui appartenaient au bureau –conseil- du village et aux fermiers.

Aujourd’hui, plus de 4000 dunums de fruits et légumes sont en péril. Le plus grand danger est la pauvreté qui s’abat sur les habitants du village. L’un des membres de la compagnie de Makota, un officiel de l’armée ainsi que la population de Peru affirment qu’ils pourraient ne pas faire circuler d’eau. À cela ils ajoutent qu’ils tentent d’organiser la possibilité de leur permettre l’accès à une source d’eau des régions de 1948, et ceux, dès 2040 !

Aujourd’hui, le 4 mai 2017, les forces de sécurité israéliennes ont attaqué le village de bardallah, accompagné de deux colons, à la poursuite de la fermeture des principales ouvertures dans le système d’approvisionnement en eau qui a alimenté environ 3000 familles, 50 agriculteurs Dunhams.

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Les deux principaux gazoducs qui servent les familles agricoles ont été coupés et confisqués. Le propriétaire de la ferme, Aziz Sawafet, a été directement affecté par le fait que sa terre est la première ferme à recevoir de l’eau. Les forces d’occupation israéliennes ont arrêté des fermiers, Aziz Sultan Azizi Sawaftah et Mahmoud Taleb Aziz Sawaftah pour avoir refusés de signer un ordre qui était en hébreu, un ordre qu’ils ne comprennent pas.
Après que les forces de sécurité israéliennes aient achevé la confiscation de 600 mètres de pipeline, ils ont ensuite utilisé des gaz lacrymogènes et des bombes sonores contre la communauté agricole de bardallah. Cinq jeunes du village ont été blessés, y compris deux blessés par inhalation de gaz lacrymogène, un blessé au bras, Mohammed Sawattha, actuellement à l’hôpital de tubas, et le dernier blessé à la jambe.

 7 mai 2017

Manifestation en soutien avec les prisonniers en grève de la faim

et contre l'eau qui a été fermée au village de Bardallah il y a dix jours par l' armée israélienne.

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